Si éloignés et toujours en contact direct - Laurence Metayer
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Si éloignés et toujours en contact direct

Laurence Metayer
Editions Humussaire

Les écrits ne combleront jamais totalement le vide laissé par l’absence physique. Nos messages compensent, atténuent, font patienter. Ils permettent d’exprimer certains sentiments et probablement mettre des mots sur quelques malaises, incertitudes, malentendus. Mais aucune technologie ne parvient à dégager une atmosphère, créer une ambiance où les mots s’éclipsent et doivent laisser leur place à l’onde d’un silence, l’intensité d’un regard, la spontanéité d’un rire, l’énergie d’une main serrée, la chaleur d’une étreinte, la douceur d’un baiser, l’effluve d’un parfum ou, tout simplement, le ton et le son de la voix. Téléphone, message et caméra en tout genre tentent en vain de nous donner l’illusion que l’autre est là.
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Langues disponibles : Français

Format : 148x210

Nombre de pages : 164

Date de parution : 2016

15.80


Les écrits ne combleront jamais totalement le vide laissé par l’absence physique. Nos messages compensent, atténuent, font patienter. Ils permettent d’exprimer certains sentiments et probablement mettre des mots sur quelques malaises, incertitudes, malentendus. Mais aucune technologie ne parvient à dégager une atmosphère, créer une ambiance où les mots s’éclipsent et doivent laisser leur place à l’onde d’un silence, l’intensité d’un regard, la spontanéité d’un rire, l’énergie d’une main serrée, la chaleur d’une étreinte, la douceur d’un baiser, l’effluve d’un parfum ou, tout simplement, le ton et le son de la voix. Téléphone, message et caméra en tout genre tentent en vain de nous donner l’illusion que l’autre est là. Oui, il est là, dans notre cœur, sans aucun doute. Oui, il est là, ponctuellement, quelques secondes, quelques minutes, durant lesquelles on fait le plein, on emmagasine tout ce qu’on peut pour temporiser jusqu’au prochain rendez-vous. Tellement obsédé à vouloir stocker le maximum d’infos concernant l’autre qu’on en oublie d’être soi-même ou, au contraire, tellement peu de temps pour s’exprimer qu’on devient égoïste en ne parlant que de soi, qu’on en oublie des faits, des anecdotes, basiques mais qui pimentent le quotidien malgré tout et font que la vie peut passer de fade à magique en l’espace de quelques secondes. Pire encore, le sentiment d’être décalé face au vécu de l’autre, frustration insupportable de ne pas être là au moment où l’autre en a le plus besoin. La virtualité nous offre un cadeau dangereux, parfois empoisonné : la capacité de développer une imagination sans fin, une addiction à des liens, des scènes. La réalité physique n’est plus là pour nous stopper et nous éviter de déraper vers une histoire irréelle. Cependant, internet permet de dépasser les frontières, les interdits politiques ou religieux, d’alerter d’autres gens ou communautés, voire de sauver des vies. Du Cotentin au Brésil, en passant par la Bretagne et la Colombie, Célia tente de trouver son chemin, celui qui la conduira vers un de ses vœux les plus chers : un enfant, son enfant.